TEXTES DE CHANSON, de : Gérard FRANCO

LO GRAILE ("Lou graïlé")

 

(Hymne au hautbois Languedocien).

 

  

Vieux musicien sonneur du graile !

Bien plus qu'un instrument à vent,

Je l'ai dans la peau, les entrailles, 

Il est mon bel hautbois dormant !

 

Je l'aime sous ses airs champêtres

Tout autant qu'un hautbois d'Amour

Qui adore enchanter l'orchestre,

Avec mon cœur de troubadour.

  

Comme la grailhe des sardanes

Fière à St Laurent de Cerdans,

Berceau en terre Catalane

De ma mère et de ses parents.

 

De la famille des gaïtas

Du Maghreb ou d'Andalousie,

Frère Occitan qui s'invita

Chez le piffero d'Italie.

 

D'abord, la carte alimentaire

D'un artiste crève la faim

Puis qui, pour défendre sa terre

Lui composa plus qu'un refrain.

 

J'en ai bavé dur pour un âne                          (1)

Sans calculer : « Sempré en davan ! »

Et faillis mourir sur mes cannes

A crapahuter en jouant.

 

Par moments, il me fit des siennes

Avec nos anches de roseau

Pour des foires Languedociennes

Par de capricieux chants d'oiseau.

 

Si, souvent, nous fûmes en fête

Tout autour du Brassens de Thau

Il m'a parfois tourné la tête

Et même mené en bateau.

 

Je l'ai fait chanter pour des messes

Des balétis des processions,

Gentiment, couvert de caresses

De joute en manifestations.

 

Il m'a promené jusqu'en Chine

Pour le festival de Changaï,

J'ai trinqué comme les Ts'in Ts'in                (2)

Célébrant le vin à Yantaï.                             (3)

 

Sais-tu là-bas comme on appelle

Ce breuvage à base d'anis

Un peu trop clair sous la tonnelle :

« Le Pékinois dans le pastis ! »                   (4)

 

On a fait pas mal de rencontres

Des jaunes, des blancs et des noirs

Toujours partants mais jamais contre

Le cœur battant d'amour, d'espoir !

 

Bien avant mon heure fatale

J'aimerais passer le flambeau

A ma descendance en cavale

Qui viendrait charmer mon tombeau.

 

Et qu'on porte aux nues, sa bannière

Comme un bâton de Maréchal

Pour que résonne à la lumière

Mon vital souffle d'idéal ! 

 

- Porte aux nues, sa Croix, sa bannière

Comme un bâton de Maréchal

Pour que résonne à la lumière

Mon vital souffle d'idéal !

 

 

 

 Gérard FRANCO, le 3 avril 2010

 

 (1) -  L'âne de BESSAN, animal totémique du           Bas-Languedoc.

(2) - Tsin : Dynastie, qui unifia l'Empire du milieu. 

(3) - « Village » de 6 millions et ½ d'habitants, sur  la mer de Chine.

(4) - Ou : "Le pèque y noie".

 

Texte figurant dans l'ouvrage de Michel SABATERY & Francis DELMAS "Sèm de Bessan, N° 1 - Juillet 2011.

 

LE TAMBOURIN

 

 

Descendant de la longue paume

Il a su façonner les hommes

Pour leur transmettre sa passion

A travers les générations.

En Italie, ou bien en France

C'est un jeu tout plein d'élégance

Toujours là pour un coup de main,

Le tambourin !

 

C'est la fierté de nos villages

Où parfois même au bord des plages

Les joueurs mouillant leur maillot

Font le spectacle au pied des flots

Pour gens du cru voire en vacances

D'un sport d'adresse et de vaillance

Où chacun défend son terrain,

Le tambourin !

 

On s'attelle à jouer la gagne

Mais si l'on perd on dit : « cocagne ! »

On va bientôt se rafraîchir

D'un bon pastis notre élixir

Et s'épancher sur la rencontre

En pesant le pour et le contre

Au rendez-vous, des boute-en-train,

Au tambourin !

 

REFRAIN :

 

Le batteur donne le tempo

La balle claque et part plein pot

Puis, ce n'est pas de tout repos

Pour prouver qu'on l'a dans la peau, (Bis)

Le TAMBOURIN !

 

 

Gérard FRANCO, le 27.10.2012

 

 

ENFANCE VOLEE


 

Abandonné par sa famille

Au fin-fond d'un orphelinat

Il vécut derrière une grille

Dans le plus strict anonymat,

 

Le jeudi, jour de promenade

Consigné dans un pas-perdus

Il pleurait sans ses camarades

Ses parents qui ne viendraient plus.

 

Il devint un petit Gavroche

Refusa de s'alimenter

Aussi clair que de l'eau de roche

C'est l'ennui qui le tourmentait,

 

Les Bonnes soeurs en pénitence

L'enfermèrent dans un placard

Il paya son inpertinence

Dans le noir avec les cafards.

 

Sans un jouet pour se distraire

Tel fut son seul conte de fée

Fouillant le sol pour en extraire

Je ne sais quel précieux trophée,

 

Il fut écrit qu'un jour de chance

Un trésor il découvrirait

Pur cadeau de la Providence

              Sa Sainte Agate il bénirait !          (1)

 

L"oiseau pour sortir de sa cage

D'un quotidien sans fantaisie

Eut son salut tournant la page

Réfugié dans la poésie,

 

Avec son luth pour la musique

D'un arc-en-ciel auréolés

D'un coup de baguette magique

Euterpe lui tendit ses clefs.

 

Sur le coeur ses années d'errance

A fleur sa sensibilité

Souvent ravivent sa souffrance

Dans la dure réalité,

 

Encore à ce jour il ressasse

Tous ses cauchemards, incertain

Avec du blues plein sa besace

Il se réveille bon matin.

 

Il fit en sorte pour ses mioches

Qu'ils ne subissent pareil sort

Volée, une enfance est si moche,

Je sais bien, comment on en sort !

 

 

(1) - Agate : Une bille.

 

 

Gérard FRANCO, le 12 octobre 2010  

 

(Prix de la chanson : Albert Bausil 2011, du Genêt d'Or, de Perpignan).

Texte, figurant, dans l'anthologie n° 69 ISSN 12760 65 X - Automne 2012, de l'association Terpsichore - NARBONNE.

 

 

BALARUC-LES-BAINS

 

Intro :                       

 

  A MEZE,                 

  Dans la plaine des dinosaures

  Sommeillait un ankylosaure

  Qui tendrait à prouver qu'à deux pas de                             l'étang

  On est ankylosé depuis la nuit des temps !..

 

Refrain :                         Et bien, moi, j'ai trouvé le truc

                                     Je fais la cure à Balaruc,

                                     Vois-tu, moi, j'ai trouvé le truc

                                     Je fais la cure à Balaruc !

 

Couplets :                      Quand tout va mal qu'on est à bout

                                     Faut se ressourcer dans la boue,

                                     Et, pour un mental de boxeur

                                     Immerge-toi dans l'hydroxeur.

 

                                     D'embompoint, la taille Landaise

                                     Comment peut-on soupirer d'aise !

                                     Tu vas entrer en sympathie

                                     Pour la balnéothérapie.

 

                                     Même perclus de rhumatismes 

                                     Par les vertus du thermalisme

                                     D'Athéna jusqu'aux Hespérides

                                     On est si bien qu'on se déride !

 

                                     Les chaudes eaux de la piscine

                                     Quelle plus douce médecine !

                                     Ca ne coûte pas un écu

                                     T'es remboursé par la sécu !

 

Ultime refrain :                Crois moi, moi, j'ai trouvé le truc

                                     Je fais la cure à Balaruc,

                                     Si j'ai la pèche, note bien :

                                     Je fais la cure : A Balaruc-les-bains !

 

                                      Gérard FRANCO, le 29.03.2004

- Nouvelles paroles, de ma chanson : "J'aimerais bien dormir, chez toi," écrite, dans les années 80. Moralité : "A 30 ans, on chante les Minettes, à 60 : Les rhumatismes !"

- Nouvelle version, en Espagnol, sur youtube, à/c du 16.12.2012.

      

CHANSON CONTRE LA MALBOUFFE, ECRITE, A LA MEMOIRE DE FEU MON PERE, PATISSIER EMERITE, ENTR'AUTRE : "ROI, DES "PETITS-PATES."

- Photo du mariage,  avec Mercédes (Mimi),  en Mairie de NIMES, le 10 septembre 1977.
- Photo du mariage, avec Mercédes (Mimi), en Mairie de NIMES, le 10 septembre 1977.

                                   EXTASE (Epitre)

 

                         Je pensais vivre heureux et libre comme l'air

                         Errant, seul, sans amour prisonnier du désert,

                         Avant de chavirer sous une vague blonde

                         Puis, découvrir ton corps aux formes vagabondes.

                         J'ai respiré l'éther de mes plus beaux matins

                         Mon oreille collée à ta peau de satin,

                         Partageant tendrement nos heures de paresse

                         J'ai craqué de désir aux soins de tes caresses,

                         Provoquant ses embruns à tes yeux océans

                         A me sentir soudain aussi fort qu'un géant !

                         J'ai parcouru ton corps aux courbes vagabondes

                         Avant de m'énivrer à ta source féconde,

                         Mouillé dans ta prunelle aux rivages nacrés

                         Livrant ma quintescence au zénith, au Sacré !

 

                                                 ----------------

 

                             Gérard FRANCO, le 1er Novembre 1999

                (Un jour de TOUSSAINT, Nom de jeune fille, de Mercédes).

                     (Prix Albert Bausil 2012, Genêt d'Or -PERPIGNAN)

 

   Chanson, écrite, pour mes enfants : Mathieu, tambour des joutes, à ses heures, Ingénieur, qui est resté travailler, sur MONTPELLIER ; Tandis que ma Julie, pianiste, et Professeur des écoles, exerce, à SAINT-DENIS (92).

Ma fille Julie, Député junior, 1997.
Ma fille Julie, Député junior, 1997.

                                       A MA JULIE, EVANESCENTE. (Epitre)

                             Parfois frêle et furtive avec tes yeux de biche

                             Ou le minois fringant d'une jeune pouliche

                              T'évites par pudeur mon regard paternel

                               Moi, le coeur débordant d'un amour éternel.

 

                              T'es belle à dix-sept ans sans le moindre mérite

                              Et je voudrais te voir forcer la réussite

                               Pour te réaliser en te réjouissant

                               Dans un noble métier fort épanouïssant.

 

                               Partageant les tourments de ton adolescence

                               Dur passage aux forceps pour une renaissance,

                               Je t'espère ardemment des lendemains chantants

                               Rêve, amour, fantaisie et défis exhaltants.

 

                               Point orgueuilleux mais fier de ma progéniture

                               Gâtée à ses parents et par Dame nature

                               J'aimerais fermer l'oeil avec l'âme ravie

                               Comme un sage s'endort au couchanrt de sa vie.

 

                               Gérard FRANCO, le 19.04.2002

Sous-verre réalisé par Jean-Louis DELORME, pour ses diverses expositions, sur les joutes - Année : 2003.

- Chanson qui fait appel : Au bon esprit, au mauvais esprit et au "Saint Esprit," à partager généreusement, Amen, Amène !..

(Texte, publié dans l'ouvrage de Jacques PAILHES : "Le vin des poètes"

Ed. "L'Acte chanson/Trinque fougasse" - Dépôt légal : Octobre 2012).